En cette période pré électorale, Thierry Breton prends l’ensemble des français pour des enfants (version soft !!) et endosse l’habit du Père Noël. Toute la journée, cette information à tournée en boucle dans les médias, le prélèvement à la source va rendre l’impôt indolore pour le contribuable, tous est déjà prévue, il n’y a qu’à appuyer sur le bouton au printemps 2007.
Il n’est pas besoin d’être fin politologue pour s’étonner des réactions des uns et des autres :
Le Medef est à priori d’accord sur le principe, à condition de ne pas bâtir une usine à gaz comme le rappelle Marie-Christine Coisne, la présidente de sa commission fiscale. Elle parle même de réduire les niches fiscales comme préalable. Ce n’est pas gagner d’avance !!! La CGPME en rajoute en parlant de suppression d’emplois dans l’administration fiscale, sans avancer de chiffres. Et s’inquiète, à juste titre de l’alourdissement de la charge de travail des petites structures.
La porte-parole de l’UMP, Valérie Pécresse, rappelle que la retenue à la source de l'impôt sur le revenu, doit notamment être une source d’économies administratives et fiscales, pour que "le coût de la collecte de l'impôt soit moins élevé", a ajouté la députée des Yvelines. Cette économie administrative et fiscale se fera t’elle sur le dos des chefs d’entreprises ?
Le président de l’UDF rappelle que cette mesure aura un effet psychologique non négligeable, la baisse du salaire net. Déjà que la majorité des français pense que la hausse du coût de la vie est du au passage à l’euro, le futur gouvernement devra engager un bataillon de publicitaire pour vanter les vertus du prélèvement à la source. En homme de terroir, François Bayrou souligne que Thierry Breton met la charrue avant les bœufs et regrette qu'"en France, on décide, on applique, et on constate les difficultés après".
François Hollande, lui souligne l’aspect technique de cette annonce et parle de réformes fiscales, préalable à toutes initiatives d’envergure. De toute façon, en cas de victoire de sa compagne, il sera toujours temps de mettre ce genre de propositions au rang de réformes nécessaires mais non urgentes.
La CFE CGC s’inquiète de la disparition du quotient familial, autre particularité française dans le paysage fiscal européen. Ce syndicat n’a pas du lire la déclaration de la porte parole de l’UMP qui il est vrai, déclare « à titre personnel », donc, qui n’engage qu’elle, que ce fameux quotient devrait être maintenu. Mais, bon, il faut bien un angle d’attaque. Et de penser à nos futures retraites en mettant en regard le quotient familial et le taux de fécondité des françaises. Et nous qui pensions bêtement aux grèves des fonctionnaires !!! Et de rappeler l’aversion des français pour l’argent en déplorant que les entreprises puissent avoir accès à des informations personnelles, familiales et surtout patrimoniales.
FO-Finance quant à lui se positionne déjà comme le défenseur des emplois publics et parle de «…recouvrement contraint et privatisé de l'impôt sur le revenu pour les seuls salariés". Comme si le recouvrement de l’impôt par les agents de l’Etat était volontaire. A leur décharge, il ne doit pas être au courant des multiples rapports parlant de la Réforme de l’Etat et des économies nécessaire à réalisées pour ne pas hypothéquer l’avenir des générations futures.
En résumé, Thierry Breton ne croit pas au Père Noël mais doit consulter Mme Soleil et envisage une victoire de la Gauche en 2007. Il sait pertinemment que ce prélèvement à la source, techniquement réalisable aura peu de chances d’aboutir en raison de l’opposition des syndicats, terreau des voies de gauche. Il joue en fait sur deux tableaux : la réforme est engagée et va pourrir le nouveau gouvernement de gauche, ou bien cette réforme est annulée par ce même gouvernement et la nouvelle opposition aura beau jeu de le discréditer.
Et de penser à 2012 en se coiffant !!!
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